[CIP-LR] Communiqué CGT Spectacle : CNPS – deux ministres annoncent des petits budgets et une semi-reconduction de son année blanche…

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Union Régionale Fédérale – Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées des syndicats CGT du Spectacle, de l’audiovisuel, du Cinéma et de l’Action Culturelle

CNPS : deux ministres annoncent des petits budgets et une semi-reconduction de son année blanche pour tenter d’éteindre le mouvement d’occupations !

Le 11 mai 2021, le conseil national des professions du spectacle (CNPS) a vu deux ministres se succéder pour tenter de répondre à la situation catastrophique du spectacle et des professionnel-le-s.

Après avoir rappelé les 11 milliards que le gouvernement a accordé aux entreprises du secteur, les ministres ont détaillé de nouvelles aides à l’emploi de l’ordre de 30 millions € et un soi-disant « plan jeunes » de 40 millions €.

Le plan pour l’emploi va enfin dans le bon sens mais il est insuffisant :
• 10 m€ pour le Gip café culture
• 10 m€ pour le Guso
• 6,5 m€ pour l’emploi dans les petites salles
• 3,5 m€ d’aides aux entreprises pour les répétitions et résidences de création.

Il faut mettre en perspective ces mesures avec la perte de plus de 500 millions € de salaires qu’ont subi les artistes et techniciens intermittents du spectacle en 2020, perte qui sera sans doute identique en 2021 !

Le « plan jeunes » s’annonce inadapté aux particularismes de notre secteur : le recours à des emplois aidés type Parcours Emploi et Compétences (PEC) et Contrat Initiative Emploi (CIE), sont réservés aux contrats de travail de plus 6 mois. Dans nos secteurs où il existe un usage est de recourir à des CDD souvent de courte durée, ce dispositif de soutien à l’emploi ne bénéficiera pas aux artistes et techniciens du spectacle. Les 40 m€ sont un simple effet de com’.

Aucune annonce n’a été faite pour sauvegarder les caisses sociales, caisse des congés spectacles ou centre médical de la bourse et garantir des droits sociaux élémentaires (accès à la santé, aux congés payés, à la retraite et à la médecine du travail) alors même que la collecte de cotisations est depuis mars dernier en chute libre en raison de l’absence de travail pour des dizaines de milliers de salariés.

Concernant la sécurité sociale, il a enfin été annoncé pour cet été un futur décret permettant l’accès aux indemnités journalières pour congé maternité et maladie avec maintien des droits sans conditions pendant un an, quelle que soit la profession et le secteur d’activité.
C’est une mesure très attendue, mais elle ne s’appliquera rétroactivement jusqu’au 1er juin 2020 que pour les intermittents du spectacle, alors que nous la demandons pour toutes les professions à caractère discontinu sans discrimination !

La seule mesure annoncée pour les auteurs est un abaissement du seuil d’ouverture de droit de 900 à 600 au SMIC horaire, de façon provisoire, en promettant d’en étudier la pérennité.

La prolongation des droits à l’assurance chômage des intermittents du spectacle est annoncée jusqu’au 31 décembre 2021, avec des mesures d’accompagnement pour ouvrir des droits à celles et ceux, nombreux-ses qui n’auront pas leurs heures. Cette mesure est un premier pas mais elle va générer une nouvelle baisse d’indemnisation pour celles et ceux qui n’auront pas ou très peu travaillé du fait des interdictions depuis mars 2020.

La ministre du Travail, reprenant le langage du Medef sur la « subvention culturelle » a expliqué qu’on ne pouvait faire plus par « équité » avec l’ensemble des chômeurs qui vont bénéficier d’une “bonne réforme de l’assurance chômage” dans leur intérêt au 1er juillet. De qui se moque-t-on ?

Ces arbitrages sont bien en deçà des revendications et des besoins des professionnels du secteur qui continueront à se mobiliser jusqu’à l’obtention des revendications construites et partagées sur tout le territoire.

Nous appelons les assemblées générales des lieux occupés à se réunir pour mesurer la teneur de ces annonces et décider de la reconduction des occupations au moment de l’ouverture partielle au public, en s’adressant à lui !

TRIBUNE DE LA FEDERATION CGT DU SPECTACLE

– Aux directrices et directeurs des entreprises artistiques et culturelles, des théâtres qu’ils soient nationaux ou municipaux, des scènes de musique en tous genres, de danse ou de cirque …
 
 – Aux responsables de leurs syndicats d’employeur·se·s,
 
– Aux élus qui financent le Service Public de la Culture,
 

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« Voilà maintenant 2 mois qu’a débuté un mouvement social historique, qui se traduit par l’occupation de plus de 100 lieux culturels, par des manifestations et actions spectaculaires, des débats publics et Agoras dans tout le pays.

Bien au-delà des seules revendications concernant les arts et la culture (pas de réouverture sans droits sociaux, un plan de reprise de soutien à l’emploi et aux salaires …) ce mouvement lutte, converge contre la précarité galopante, voulue par le gouvernement : retrait de la réforme de l’assurance chômage, une prolongation d’un an de l’année blanche pour toute·s les intermittent·e·s du spectacle et de l’emploi, des indemnités de sécurité sociale pour les congés maternité et maladie, le retour de l’annexe 4 pour tou·te·s les intermittent·e·s et les intérimair·e·s, des droits sociaux et un avenir professionnel pour les jeunes.

Ce mouvement social chaleureux, solidaire, d’entraide mais déterminé a suscité l’enthousiasme de certains d’entre vous, le soutien de beaucoup, le silence de quelques-un·e·s, sans doute aussi le mépris de certains autres.

Chacun connait les valeurs essentielles du théâtre public : populaire, critique du monde et de la société comme le chiendent entre les pavés. Chacun connait les principes d’émancipation et de démocratie qui sous-tendent les politiques publiques de soutien à la culture, à toutes les formes de culture.

Ils sont l’opposé d’un esprit boutiquier consistant à ne regarder que sa subvention, son établissement, se focaliser sur sa réouverture en oubliant tous les spectacles qui ne reprendront pas, tous les artistes et technicien·ne·s qui ne joueront pas, tou·te·s les professionnel·le·s qui resteront sans travail cet été comme l’été dernier, toutes celles et ceux que la crise et les mesures gouvernementales fragilisent.

Demain, autour du 19 mai les théâtres et les salles, « vos » théâtres et « vos » salles – vont rouvrir, dans des conditions très partielles et dégradées. Cette ouverture devra s’adapter à beaucoup de contraintes d’ordre sanitaire. Mais elle devra aussi s’adapter à l’existence d’un mouvement social qui va perdurer aussi longtemps que le gouvernement y restera sourd. 

Les occupations de lieux de spectacle vont donc continuer. 
Plus que jamais il faudra que nous montrions que le combat mené est commun. 

Pour que les spectacles reprennent dans tous les lieux occupés, il faudra que ceux qui les occupent, ceux qui y travaillent, ceux qui les dirigent et ceux qui les financent partout en France disent ensemble vouloir continuer à mêler culture et luttes pour la justice sociale à conjuguer spectacles et agoras populaires.

Déjà des pressions inacceptables s’exercent sur certains lieux, des menaces de recours à la force sont proférées. Ce n’est la solution pour personne. Et c’est une honte. 

Lorsqu’une mobilisation de plusieurs mois se fait dans l’unité, quand toutes les tendances qui la traversent parlent et agissent dans le même sens, tous les espoirs sont permis

C’est le moment que chacun renouvelle son soutien au mouvement et aux revendications portées par l’ensemble des lieux occupés. »

Contacts URF LR MP :
Secrétariat Général Languedoc-Roussillon
Eva LOYER – 06 18 46 46 33
Secrétariat Général Midi-Pyrénées
Michel VIE – 06 83 29 85 81
 

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