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Un festival…
On s’inquiétait, à tort. Le festival de Cannes, tout entier tourné vers lui-même, ne voyait-il pas la catastrophe planétaire, les morts, le chagrin, les soignants épuisés livrant bataille, la préoccupation du lendemain de millions de femmes et d’hommes ?
On se trompait.
Dans un article de Variety, repris par Paris Match, Cannes est revenu longuement sur sa solidarité avec tous les festivals annulés, sur l’angoisse du peuple du cinéma, le tsunami qui emporte des êtres, des entreprises, des avenirs.
Enfin !
Puis on s’est réveillés.
Certes il y avait bien un article, mais sans les mots du rêve.
Il se concluait d’une phrase, sans attribution précise :
“L’expérience collective nous manque.”
Pour l’expérience collective en cours, doit-on comprendre que c’est un artefact trompeur, et que le seul lieu de l’émotion véritable, pendant le coronavirus, c’est en salle ?
Autre lieu, autres mœurs
Pendant ce temps à Annecy, on rangeait les banderoles, on démontait les barnums on décommandait à tour de bras, on dé construisait.
Comme tant d’autres festivals, avec le même arrière-goût d’inachevé.
Le festival d’Annecy 2020 était consacré à l’animation africaine, enthousiasmant, explorateur, et compliqué à organiser.
Mais là-bas, ils sont, eux aussi, confinés. Dans une version plus brutale : ne pas sortir, c’est, pour la plupart, ne pas manger.
Est-ce en raison de son territoire, l’animation, qu’il a une petite musique différente, le festival d’Annecy ? Une autre manière d’aborder le monde.
Tel le communiqué de l’annulation, le 7 avril, sur son site :
“Mais la raison et la situation internationale nous obligent aujourd’hui à agir avec lucidité et responsabilité. Et ainsi témoigner notre respect et notre profonde reconnaissance aux personnels soignants, ainsi qu’à tous ceux qui font le choix de la solidarité et de l’intérêt général.”
Retour de flamme
C’est vrai que le cinéma est un peu taiseux sur la solidarité avec la nation. Il lui demande beaucoup, que donne-t-il en retour ?
Par exemple aux soignants, à leurs familles qui ont chaque jour double peine : vous aimeriez voir votre père, votre mère, votre compagne ou compagnon, votre fille, votre fils partir, chaque matin, pour l’hôpital, le cabinet, l’EPADH, risquer sa peau ?
Et angoissé, au retour, à l’idée de ramener le virus à la maison.
Leur donner quoi ?
Peut-être une carte d’entrée gratuite, eux et leurs proches, “Aux soignants, le cinéma reconnaissant”, coordonnée par le CNC ?
C’est beaucoup d’argent !
Toujours moins d’euros que le nombre de fois où ils se sont exposés pour nous.
Une idée que pourrait suivre le Théâtre, pour pas seulement se regarder aux Molières, reportés en début d’été.
Sinon à Cannes ou au Châtelet, les prévisibles : “Je dédie mon prix aux soignants, aux aides-soignants” seront juste sculptés dans la salive.
Vers une nouvelle société ?
Bien sûr qu’après, ça va être différent. Dans les têtes, ça l’est déjà.
Peut-être d’abord un grand chambardement, le déménagement de celles-ceux qui vont se quitter, se barrer de la maison, du boulot, changer de job, ou le faire autrement.
Les pessimistes annoncent une crise pire qu’en 1945, ou exagèrent volontairement.
La vérité c’est qu’on n’en sait rien.
La France de 1945 ? Des centre-villes rasés, hôpitaux, écoles, gares, routes, usines, ponts, voies ferrées détruits. On traversait la Loire en bac. Tout était à reconstruire.
Mais autour de nous, ce 9 avril, rien de changé, tout fonctionne, les tourterelles roucoulent sur le toit. Sauf la chaîne de santé en surchauffe.
Tout dépend donc des humains, de notre énergie, pour que ça reparte.
En 1944, sous l’occupation, il y a eu 30 nouveaux films français. Puis, l’année suivante, en 1945, la France libérée, 80 !
Pas mal comme sortie de crise.
Work in progress
On a suivi avec intérêt, les échanges en video des exploitants de salles.
La complexité de la programmation pour la réouverture. Le désordre provoqué par les sorties repoussées, en collision avec les films arrivants, le risque de manque de films américains, privés de doublages, tous stoppés, virus oblige. S’il y a un consensus pour le changement indispensable de l’organisation des entreprises, en premier lieu la logistique, le cinéma, qui déplace surtout des produits virtuels, des fichiers, ne peut qu’améliorer à la marge ses performances. Ce sont les prestataires Internet, les transporteurs.
Le problème, c’est les humains. Les cinémas, malgré eux, ont découvert une faille cachée, le public. La composante “spectacle vivant” des salles de cinéma, qu’on n’avait pas envisagée. L salle a la même vulnérabilité qu’un théâtre. C’est là qu’est la difficulté des réouvertures. Pour revenir dans les salles, il faut que les spectateurs retrouvent une confiance réciproque, soient sûrs de leurs voisins de sièges et des autres. C’est pas gagné.
En plus, avec les récits des malades, des soignants qui émergent dans les médias, on a encore moins envie d’être contaminé, façon de parler.
Sans oublier le slogan “à la maison, c’est plus sûr”, massivement martelé. Le problème donc n’est pas les films, ni la désinfection des salles. Tôt ou tard, le public reviendra. Mais combien de temps après la réouverture ? Personne ne sait. Il faut surveiller Wuhan.
Le cinéma, hyper numérisé, est pratiqué depuis longtemps tout au long de la production d’un film. Le télétravail est coutumier, au niveau du développement : auteur, scénariste, préparation maquette musicale, castings etc… Mais sitôt le tournage effectué, on change de dimension.
Pour monter, étalonner, réaliser des effets visuels à distance, il faut des liaisons Internet à gros débit, sécurisée, du matériel professionnel, des sauvegardes constantes, des échanges de fichiers parfois gigantesques. Chez Sony Pictures Imageworks, le studio d’effets visuels et d’animation, plus de 90% du travail est fait à domicile.
Les travailleurs distants ont parfois des problèmes de débit internet insuffisant, ou d’équipement défaillant, mais cela fonctionne. Pour les voix, qui ne peuvent être faites à la maison, Sony explore des solutions possibles, opérationnelles en 2021 …
Inconvénient, le télétravail signifie aussi le nomadisme des contenus. Et la crainte du moins-disant qui va avec. C’est une nouvelle préoccupation des syndicats.
Netflix + Audiens + Culture + CNC, attrapez la bouée !
Les quatre partenaires se sont unis dans un fonds d’aide d’urgence pour les artistes et techniciens intermittents de l’audiovisuel et du cinéma qui sont dans une situation particulièrement précaire.
Les détails de l’aide :
Elle est accessible aux artistes et techniciens intermittents de l’audiovisuel et du cinéma en situation de grande précarité économique due à une baisse de leur activité professionnelle : les artistes et techniciens n’ayant pas pu renouveler leurs droits Pôle Emploi Annexes 8 ou 10 depuis le 1er janvier 2020 ; les artistes et techniciens n’ayant pas bénéficié d’une ouverture de droits Pôle Emploi Annexes 8 ou 10 sur l’année civile 2019 ; ou tous ceux ayant réalisé au moins 12 jours de travail (ou cachets) en contrat CDD ou CDDU entre septembre 2019 et février 2020 dans des entreprises relevant des secteurs de la production audiovisuelle, de la production cinématographique, de la production de films d’animation. Netflix apporte un million d’euros. C’est une aide exceptionnelle, non imposable, non remboursable, non renouvelable.
L’accès sera ouvert à partir du 15 avril.
Ecouter / Josée Dayan, sur France Culture : Capitaine Marlou
A voir : les British Academy Video Game Awards
Les 16es Bafta Games ont été décernés le 2 avril aux meilleurs jeux vidéo de 2019.
Le gala coronavirusé restera dans les mémoires, pour l’ambiance !
Et aussi…
– Festivals : la cellule d’accompagnement du ministère de la Culture est activée depuis lundi 6 avril. Et sera active tout le temps nécessaire pour recenser les besoins et répondre aux questions des organisateurs.
L’adresse : festivals-covid19@culture.gouv.fr
– Le Fonds d’urgence Audiovisuel, Cinéma, Animation, Web créé et géré par la SACD, avec la participation financière CNC est en place. En savoir plus et s’inscrire
– Pourquoi respecter le confinement ?
Parce que !
C’est pas une grippette et Elle vous le confirme
– 35e édition d’Entrevues, le festival du film de Belfort, du 15 au 22 novembre.
L’inscription des films à la compétition est ouverte.
Peuvent concourir les 1er, 2e et 3e films, courts, moyens et longs métrages, sans distinction de genre : fiction, essai, animation, documentaire.
Date limite 31 juillet. Règlement inscription
– Si vous êtes jeune, cinéaste, francophone ou parlant couramment français ; si vous avez déjà réalisé un ou plusieurs courts métrages, et si vous préparez votre premier long métrage de fiction, vous pouvez vous inscrire pour participer aux Ateliers d’Angers.
Les sept sélectionnés bénéficieront d’un coaching de cinéastes professionnels pour les aider à la réalisation de leur premier film. Date limite d’envoi des scénarios : 30 avril. En savoir plus
– Nouveau : la Cinémathèque crée sa plateforme “Henri”, en mémoire de son fondateur Henri Langlois. La plateforme est dédiée aux films de patrimoine restaurés de sa collection historique.
Lancement jeudi 9 avril, 20h30 avec “La Chute de la maison Usher” de Jean Epstein (1928).
– La 26e édition du Festival national du film d’animation en confinement à Rennes met en ligne une version Bis de l’événement et une partie de sa programmation.
– Le Festival La Rochelle Cinéma stresse, car ses dates prévues, du 26 juin au 5 juillet, seraient en collision avec les dates envisagées par le Festival de Cannes.
“Si cette option se confirmait, nous serions privés de nos précieux collaborateurs, projectionnistes, régisseurs, interprètes, attaché(e)s de presse, engagés par les deux festivals et déjà lourdement impactés par l’annulation de dizaines d’événements.”
– Le Festival de Clermont-Ferrand enrichit son opération “Intérieur Court” avec des séances virtuelles de cinéma, spécialement conçues pour le jeune public, dès 3 ans. Elles seront diffusées en direct, sur la plateforme de live-stream Twitch, les mercredis et samedis à 16h. Chaque semaine un nouveau programme sera proposé.
– Le festival du film de Saint-Jean-de-Luz, du 5 au 11 octobre, ouvre ses inscriptions
courts et longs métrages.
Dix longs métrages internationaux, huit courts français (durée maximum 20 mn), seront sélectionnés pour la compétition.
Les dates limites : courts 15 juillet ; longs 31 juillet.
– SXSW : annulée, l’édition 2020 du Festival à Austin du 13 au 22 mars est à retrouver en avril sur Amazon Prime Video. Difficile à trouver, mais aussi sur le site de Mailchimp, le routeur de mail, c’est une première…
Ici et Dont ce court
– Sorties films du 8 au 15 avril
Total sorties Paris du 1er janvier au 18 mars :
34 films France, 15 coprods, 4 animations, 18 docs
Festivals
En violet, les festivals annulés
Mise à jour du jeudi 9 avril 16h15
Palmarès numériques
France
Adaptations/Cinemovida Cholet 27 mars-5 avril
Rencontres Cinéma-Nature Dompierre-sur-Besbre 3-5 avril
Festival du film d’Aubagne 30 mars-4 avril
Festival du Film Court d’Angoulême 1 – 5 avril
Festival du film policier Beaune 1 – 5 avril
Cinélatino Toulouse 20-29 mars
Monde
CPH:DOX Copenhagen 18 mars – 5 avril
En ligne
Brussels Short Film Festival 22 avril – 2 mai
Reporté, date à venir
Festival du film de Hong Kong 24 mars – 6 avril
Festival du film documentaire Sao Paulo 26 mars – 5 avril
Remplacé par un festival en ligne
Aspen Shortsfest 31 mars – 5 avril
Sera remplacé par un festival en ligne
Festival du film de Hong Kong 24 mars – 6 avril
Festival du film documentaire Sao Paulo 26 mars – 5 avril
Remplacé par un festival en ligne
Aspen Shortsfest 31 mars – 5 avril
Sera remplacé par un festival en ligne
Festival du film documentaire Durham USA 2 – 5 avril
Rappels Festivals France jusqu’au 15 mai +
Festival national du film d’animation Rennes 8-12 avril
En ligne à partir du 8 avril
Musical Ecran Bordeaux 12-19 avril
Reporté en septembre
Festival Cinémas du Sud Lyon 15-18 avril
Festival des Bobines et des sons Trigny 24-25 avril
Reporté au 7-8 mai 2021
FIDÉ Festival du documentaire émergent Paris 22-26 avril
Reporté en attente
Festival Caméras des champs Ville-sur-Yron 14-17 mai
Reporté en 2021
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Festival de Brive 23-26 juillet
nouvelle date
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Rappel Festivals Monde jusqu’au 15 mai +
Festival de Gabès 3-11 avril numérique
Festival du film San Francisco 8-21 avril
Festival du film d’Istanbul 10-21 avril
Festival du film de Tribeca 15 au 26 avril
Reporté
Brussels Short Film Festival 22 avril-2 Mai
Osnabrück European Media Art Festival 22-26 avril
Festival de Moscou 22-29 avril
Festival de courts métrages de Dresde 21-26 avril
Reporté du 8 au 11 septembre
Festival du film documentaire Nyon-Visions du Reel 17 avril-2 mai
Sera en ligne du 17 avril au 2 mai, accès libre
Festival du documentaire Hot Docs, Toronto 30 avril-10 mai
Festival Indie Lisbonne 30 avril-10 mai
Reporté en attente
En ligne. Puis sur demande à partir du 11 mai
Festival du film d’animation Stuttgart 5-10 mai
Festival international du film de Lanzarote 8-16 mai
Reporté en mai ??? 2020 ? 2021 ? Pas clair.
Dok Fest Festival du film documentaire Munich 6-17 mai
Remplacé par un festival en ligne
Docs Against Gravity Film Festival Varsovie 8-17 mai
Reporté du 4 au 13 septembre
Festival du film de Cracovie 31 mai-7 juin
Se déroulera entièrement en ligne. Le programme sera annoncé le 15 avril.
Festival de Zlin 29 mai-6 juin
Reporté en septembre